Famille Kolumpar

« En Roumanie, avant mon père travaille. Et après fini le travail. Le ménage, dans le marché. Il a pas de travail. J’ai travaillé 7 mois, après fini. Après travaillé film de là-bas. Après c’est fini. Je viens ici. »
Karol Kolumpar
Ana et Karoly Kolumpar arrivent en France en janvier 2011 avec leurs enfants Karol, Anamaria, Bianca et Andrea. Ils vivent dans un campement, puis dans la rue. En juillet 2011, le père Matthieu Thouveno, curé de la paroisse de Gerland, héberge dans son Eglise 43 Roms, dont la famille Kolumpar.
Famille Kolupar - photo Mara Klein
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Depuis novembre 2012, Karol travaille en tant que manutentionnaire au Foyer Notre-Dame des Sans-Abri. En novembre 2013, Ana Kolumpar a obtenu son DILF (Diplôme initial de langue française). La famille habite à Villeurbanne.

Pourquoi et comment avez-vous choisi de partir de Roumanie ?


C’est pas bien la Roumanie. C’est pas travailler c’est pas argent c’est pas manger. Allocations c’est 10 euros. Le salaire en Roumanie c’est 150 euros par mois. Et quand c’est beaucoup famille fait quoi ? Le pain c’est cher. Tout tout tout. Pour manger la Roumanie c’est plus cher que la France. Ici 5 euros partir la magasin – manger. La Roumanie, pas manger avec 5 euros. Pour ça tous les Roumains ici la France.

En arrivant en France, étiez-vous préparé à des difficultés ? À vivre dans la précarité ?


C’est difficile. Première fois quand arrivés dormi la rue. Il y a pas où dormir, pas à manger. J’ai trouvé un Roumain qui a dit viens ici la camp. Après tous les jours la poubelle comme ça, chercher la monette. C’était difficile. Et après dormi la rue dans une tente, toute ma famille dans une tente. À côté de l’Église de Gerland. Quand le père vient là-bas il voit tous les Roumains qui prient, après il a dit vous pouvez renter la Église. Moi très content comme ça. Après monsieur Damien (Malard, chef de service d’Andatu) qui fait les papier pour tous, c’est bien. Maintenant moi travailler, l’appartement, c’est bien.

Combien de temps étiez-vous en France avant d'intégrer dans le programme ?


Quatre mois une première fois dans un camp, c’est beaucoup de Roumains. Après ça fini dans la rue, dormir dans la rue deux mois. Viens police, partez d’ici, comme ça. Et après entrés dans l’Église. L’Église restés neuf mois. Après le foyer. Et après l’appartement tout ça. Merci beaucoup à Monsieur Damien pour tout. Et à Madame Anna. Toute la équipe de Forum Refugiés qui s’est occupé de nous. Merci à tous.

Y a-t-il des choses que vous avez dû laisser derrière vous ?


L’appartement. Mon grand-père et grand-mère, ils sont très malades. Ils ont pas d’argent pour payer et nous aussi a pas d’argent pour transférer la Roumanie. Fini l’appartement.

Connaissez-vous des Roms qui ne font pas partie du programme et qui continuent leur vie dans la précarité ?


Vu beaucoup de Roumains, mais pas connaissez. Pas de Deva où habitent nous. Dans la rue, salut ça va. Parler oui. Regarder, pas connaissez.

Ça fait quoi de les voir ?


Ma mère elle dit que nous avant, la même chose.

Qu'est-ce qui est la plus grand difficulté pour les Roms qui arrivent en France ?


Elle a dit ma mère que c’est beaucoup de Roumains qui aiment dormir la rue tout ça.

Comment maintenir ses traditions et coutumes ?


Travailler, dit ma mère. Les fêtes, vous demandez ? Quand c’est le Noël, la nouvelle année, le Pâques tout ça, la Roumanie pareille qu’ici. Manger comme la Roumanie.

Qu'est-ce qui va se passer après Andatu ? Vous y pensez-vous?


Elle dit que trouver un travail, comme ça c’est bien.


Vous avez peur de la fin du programme ?



Oui. On sait pas si pour moi il y a la carte de séjour pour travailler encore, je sais pas. C’est difficile après. Ma mère dit, après comment payer l’appartement ?… Mais après on rentre dans l’espace Schengen, est c’est bon (il rigole).

Où seriez-vous aujourd'hui si vous n'étiez pas dans le programme ?


Tout comme ça. La rue, le camp.

Seriez-vous quand même restés en France ?


Oui. La Roumanie fait rien.


Que souhaitez-vous pour l'avenir ?


Elle dit, tout comme ça, bien.

Comment imaginez-vous l'avenir de vos enfants : en France? en Roumanie ?


Elle dit en France. Elle dit j’aime pas la Roumanie. Elle dit, oui en vacances deux, trois semaines. Quand mes sœurs vont partir deux semaines en Roumanie : pas manger là-bas.
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