Le Cnam propose près de 700 parcours de formation scientifiques, techniques et tertiaires, du niveau technicien au niveau ingénieur et doctorat. 20 centres en région et plus de 200 lieux d’enseignement répartis en France métropolitaine, ultramarine et à l’étranger répondent aux besoins des auditeurs et des territoires.
Les thématiques enseignées sont tout aussi riches : du marketing digital à la logistique des transports, de l’environnement à la prévention des risques, de la culture scientifique et technique à la mode, pour ne citer qu’elles. Plongez dans un univers où formation rime avec passion.
Cette semaine, nous vous proposons de découvrir les thématiques dispensées par l’équipe pédagogique nationale (EPN) Comptabilité, contrôle, audit. Ce domaine regroupe des diplômes et des unités d’enseignement diversifiés, propres à former des experts de terrain.
Hubert Tondeur, professeur des universités et directeur de l’EPN Comptabilité, contrôle, audit, répond à nos questions pour vous éclairer sur vos futurs choix de formation.
Vous dirigez l'équipe pédagogique nationale CCA du Cnam. Celle-ci renferme plusieurs thématiques tertiaires : comptabilité, contrôle et audit. Pourriez-vous définir chacun de ses domaines pour bien en comprendre la finalité?
Notre EPN compte à la fois une dominante expertise-comptable et une dominante contrôle de gestion.
Les formations telles que le DGC (Diplôme de gestion et de comptabilité), le DSGC (Diplôme supérieur de gestion et de comptabilité), la licence et le master CCA (comptabilité, contrôle, audit) sont destinées aux auditeurs qui visent le diplôme d’expertise-comptable, mais pas que ! En effet, nombreux sont ceux qui exercent leur activité en direction financière à des postes divers et dans des organisations tout aussi diverses. En parallèle, et parce que le pilotage des organisations nécessite d’autres outils que les purs outils comptables et financiers, nous proposons aussi des formations en contrôle de gestion : la licence professionnelle Contrôle de gestion et le master Contrôle de gestion et audit organisationnel, qui sont destinés à des étudiants qui évoluent ou veulent évoluer dans le pilotage organisationnel, la mesure de performance, l’audit interne, le contrôle de gestion. Et là aussi, nous retrouvons ces domaines dans de multiples secteurs et organisations, et à des échelons divers.
Pour conclure, il faut dire que les deux dimensions, expertise-comptable et contrôle de gestion, ne sont pas étanches. De nombreuses passerelles se font en fonction des opportunités qui s’offrent à nos auditeurs au cours de leur carrière professionnelle.
Le Cnam est reconnu pour concilier enseignements théoriques et pratiques, et ainsi s’approcher au plus près des besoins de terrain. Comment opérez-vous dans votre équipe pour proposer des formations qui répondent aux besoins des entreprises ? Via quelles coopérations extérieures aussi ?
Au-delà du contenu même de nos formations, enseigné par de nombreux praticiens de terrain, ce qui permet d’apporter immédiatement une dimension opérationnelle à la théorie, nos marges de manœuvre en termes de contenu restent assez minces car nous répondons avant tout à un cahier des charges précis, celui du DCG/DSCG et celui de la licence et du master CCA.
La marge de manœuvre est en cela plus grande avec licence professionnelle Contrôle de gestion et le master Contrôle de gestion et audit organisationnel, même si là aussi ces deux diplômes ont un cahier des charges national. Toutefois, nous avons des partenariats avec le CNOEC, la CNCC, la DFCG, et aussi avec de nombreux cabinets et entreprises qui accueillent nos étudiants en apprentissage, notamment. Ce qui prouve que nos formations en CCA sont très compétitives sur le marché de la formation.
Le monde évolue, les méthodes aussi : quelles sont les innovations en cours ou à attendre dans les filières qui sont les vôtres ? Et quels cursus nouveaux sont susceptibles d'apparaître pour y répondre ?
Les innovations portent essentiellement sur la prise en compte de la notion de digital et de physique car les métiers de la comptabilité, du contrôle et de l’audit s’automatisent, se digitalisent. L’intervention humaine a une valeur ajoutée de plus en plus grande, les tâches à faible valeur ajoutée disparaissent. Le niveau de compréhension des outils, des systèmes, le niveau d’abstraction des acteurs est de plus en plus grande. Il est donc nécessaire de développer les capacités de compréhension des systèmes comptables et financiers organisationnels.
Mais la mesure de performance financière et organisationnelle repose sur la donnée, sa production, son exploitation, sa mise en valeur… Autant de métiers qui émergent avec notamment une dimension RSE de la performance qui prend de plus en plus d’importance et qui tend à devenir central dans les processus décisionnels.
Enfin, question plus large, comment voyez-vous l'évolution de la formation professionnelle à horizon 10 ou 20 ans ? Ce sera quoi, la formation de demain ? Ils seront comment, les élèves de demain ?
L’EPN Comptabilité, contrôle, audit intervient dans ces trois domaines depuis près de 90 ans, notamment avec l’Intec. Nous avons été à l’origine en France de la formation à distance avec le développement des cours et devoirs sur papier échangés avec les auditeurs (les cours étaient envoyés aux élèves et ces derniers nous renvoyaient leurs devoirs par la poste), puis avec l’avènement de l’informatique, des cours sur disquette, ensuite des webconférences de synthèse, et maintenant des cours totalement en ligne. Tous nos supports de formation sont désormais dématérialisés.
Notre objectif à court terme est d’offrir l’ensemble de notre offre en distanciel car nombreux sont les auditeurs qui, avec le développement du télétravail, souhaitent poursuivre des formations à distance. Il faut préciser ici que notre public va bien au-delà de nos frontières nationales, car la pratique de la comptabilité et du contrôle à la française rayonne dans l’ensemble de la sphère francophone. Le distanciel, la modularité, la prise en compte des parcours professionnels, la co-construction, qui sont déjà largement présents dans les dispositifs de formation actuels, vont certainement se développer.