Toutes les thèses candidates étaient issues d’un établissement membre du GIS GESTES et soutenues pendant l’année civile qui précède l’année d’attribution du Prix.
Deux pièces ont été évaluées :
- le rapport de soutenance
- et un texte inédit produit par la candidate ou le candidat d’une longueur de 15 000-20 000 signes pour présenter le caractère pluridisciplinaire de son travail doctoral.
La récompense consiste en un soutien de 1500 euros qui peut prendre la forme d’une aide à la publication ou à la traduction (modalités de soutien non exhaustives).
Le jury était constitué de 16 membres (7 femmes et 9 hommes) experts des disciplines représentées au sein du GIS GESTES :
- Willy Buchmann, ergonomie, Conservatoire national des arts et métiers
- Olivier Cousin, sociologie, Université de Bordeaux
- Nathalie Dumouchel-Jeannerod, gestion, Université Gustave Eiffel
- Claire Edey Gamassou, gestion, Université Paris Est Créteil
- Éric Hamraoui, philosophie, Conservatoire national des arts et métiers
- Nicolas Hatzfeld, histoire, Université d’Evry (émérite)
- Loïc Lerouge, droit, Université de Bordeaux
- Marc Loriol, sociologie, Université Paris 1
- Emmanuelle Mazuyer, droit, Université de Lyon 2
- Arnaud Mias, sociologie, Université Paris Dauphine
- Muriel Prévot-Carpentier, philosophie, Université Paris 8
- Philippe Sarnin, psychologie, Université de Lyon 2
- Camille Signoretto, économie, Université d’Aix-Marseille
- Nadine Thevenot, économie, Université Paris 1
- Cathy Toupin, ergonomie, Université Paris 8
- Vincent Viet, histoire, Ministère des Affaires sociales
Le jury a décidé d’attribuer cette année trois prix de thèse. Les trois thèses lauréates manifestent de grandes qualités et s’appuient sur un travail doctoral pluridisciplinaire qui a, dans chacun des cas, pris des voies différentes.
La thèse de Marie Chizallet, intitulée « Comprendre le processus de conception d’un système de travail dans l’indivisibilité du temps », fait dialoguer deux disciplines assez éloignées, l’ergonomie et l’agronomie, de façon extrêmement convaincante et innovante. Elle articule la question de la transformation du travail à la transition agroécologique. Ce travail de recherche n’est pas seulement théorique, il est aussi un travail d’accompagnement, qui s’appuie sur une littérature résolument pluridisciplinaire. Par ailleurs, le jury de thèse est lui-même pluridisciplinaire. Le rapport de soutenance fait bien ressortir les apports à chacune des deux disciplines mobilisées. En s’appuyant sur les récits de conception pour conduire son analyse, la candidate choisit une méthode originale et audacieuse qui laisse ouvert le champ de réflexion pour la poursuite de la recherche dans cette direction.
les deux autres lauréates :
La thèse de Cyrine Gardes, intitulée « Le salariat à bas coût. le travail dans une enseigne low cost de bricolage » l’angle d’étude est très original, puisque l’enseigne low cost est analysée non pas du point de vue du client mais des travailleurs eux-mêmes. L’approche intersectionnelle est également un risque intéressant pris par la candidate dans son travail. Le jury du GESTES relève le décloisonnement disciplinaire au sein de la sociologie à l’œuvre dans ce travail de recherche. En outre, la candidate a fait appel à des méthodes et matériaux peu exploités en sociologie, en particulier en menant une enquête financière de l’organisation étudiée.
La thèse de Léna Masson, intitulée «Le mode de gestion d’une industrie à risques, ses évolutions et ses effets. Le cas de la maintenance sous-traitée des centres nucléaires de production d’électricité d’EDF », propose une contribution de grande qualité aux théories des organisations, avec un questionnement sur le risque, et implicitement sur la santé au travail, ce qui est bien une thématique au cœur des préoccupations du GESTES. Le jury insiste sur la finesse d’analyse de cette thèse CIFRE, qui doit à la fois apporter des préconisations tout en bâtissant une analyse réaliste du sujet. La démarche de recherche de la candidate mérite d’être saluée à ce titre. La thèse montre avec justesse le paradoxe entre l’intensité et l’invisibilité du travail des professionnels dans le cas étudié.