Jalons historiques

La Révolution française fonde un monde nouveau. Dans celui-ci, l’éducation doit jouer un rôle primordial. C’est la raison pour laquelle sont créés ou refondés de grandes écoles et des établissements dédiés à l’instruction du peuple, tels que le Muséum d’histoire naturelle ou le musée central des arts, qui préfigure notre musée du Louvre.

Le Conservatoire des arts et métiers s’inscrit dans cette veine : le 10 octobre 1794, l’abbé Grégoire obtient de la Convention nationale la création d’un Conservatoire national des arts et métiers où seront rassemblés tous les outils et machines nouvellement inventés et perfectionnés. Présentés, expliqués et « démontrés » aux artisans et aux curieux, il participera par la formation de tous aux progrès de la technique et de l’industrie nationale. En 1798, l’ancien couvent clunisien de Saint Martin des champs est affecté au Cnam pour y présenter ses collections et devient le «temple de la technique».

Lieu d’enseignement et de transmission des savoirs dès l’origine, le Cnam inaugure en 1819 ses trois premiers enseignements académiques: la mécanique appliquée aux arts (titulaire : Charles Dupin) ; la chimie appliquée aux arts (titulaire : Nicolas Clément Desormes) ; l’économie industrielle (titulaire : Jean-Baptiste Say). On dénombre aujourd’hui plus de cinquante chaires.

Aujourd’hui le Cnam abrite à la fois des écoles, dont une école d’ingénieur, des instituts délivrant des diplômes autorisant l’exercice de professions réglementées, une vingtaine de laboratoires et le musée des arts et métiers, qui conserve la plus vaste collection industrielle et technologique au monde.

230 ans après sa création, le Cnam est toujours fidèle à sa devise « Omnes docet ubique » (il enseigne à tous et partout). Digne héritier de l’esprit des Lumières, il fait du savoir un levier d’émancipation sociale par le travail, en permettant à chacun de construire ses compétences et de s’accomplir professionnellement.

Dates-clés

1794
Fondation du Conservatoire

1802
Ouverture au public des galeries d'exposition

1819
Premières chaires d'enseignement: chimie industrielle appliquée aux arts, mécanique appliquée aux arts et Economie industrielle

1852
Premiers laboratoires de recherche

1911
Création de l'Institut d'Aérotechnique

1920
Première conférence de Marie Curie au Cnam

1924
Roger Cazaud est le premier ingénieur diplômé du Cnam. Plus de 30 000 ingénieurs ont été formés à ce jour.

1952
Création des centres régionaux associés

1963
Débuts des cours télédiffusés


1993
Premier site internet d'un établissement d'enseignement supérieur français

2005
Ouverture du CFA

2010
Première rentrée à l'Ecole Vaucanson, l'école supérieure des bacheliers professionnels

2010
Fondation de HESAM Université.

2018
Au cœur des territoires: une réponse de proximité aux besoins de formations des villes moyennes

2020
Mise en place du diplôme Bac+1

2023
Création de l'école des transitions et de l'école de l'énergie.

L’abbé Henri Grégoire, révolutionnaire et humaniste

Abbé Grégoire

"Il faut éclairer l'ignorance qui ne connaît pas et la pauvreté qui n'a pas les moyens de connaître."

Né dans le petit village de Vého, près de Lunéville (Meurthe-et-Moselle), Henri Grégoire est issu d’une famille pieuse et modeste. Il entre dans les ordres et devient à 26 ans l’abbé Grégoire.

Imprégné de la pensée des Lumières, il est élu député du clergé aux Etats généraux. Chef de file du bas clergé lors du serment du jeu de Paume du 20 août 1789, on lui attribue généralement l’article premier de la déclaration des droits de l’homme adoptée par l’Assemblée le 26 août qui dispose que «les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits». La création du Conservatoire national des arts et métiers, dépôt des «inventions neuves et utiles», illustre ses aspirations en matière d’éducation, d’enseignement et de sauvegarde du patrimoine.

À la chute de l‘Empire en 1815, Grégoire se retire de la vie publique pour se consacrer à l’écriture. Il meurt le 28 mai 1831, à l’âge de 81 ans. Il est enterré dans le cimetière de sa paroisse à Emberménil. En 1989, sa dépouille est transférée au Panthéon, à l’occasion des fêtes du bicentenaire de la Révolution.