 
          
            mag'
          
        
        
          
            13
          
        
        
          une ligne éditoriale que nous adaptons à chaque réseau
        
        
          social et surtout que nous greffons à l’actualité. Pour
        
        
          cela, nous avons conçu un calendrier où l’on note toutes
        
        
          les parutions des
        
        
          
            social media
          
        
        
          en
        
        
          lien avec les marronniers de l’actua-
        
        
          lité sur huit semaines. On y raconte
        
        
          des histoires qui ne sont pas forcé-
        
        
          ment liées au produit mais intéres-
        
        
          sant le public et qui permettent de
        
        
          l’embarquer dans notre aventure. Plutôt que d’être
        
        
          moralisatrice, une marque doit générer l’envie.
        
        
          En pleine campagne électorale française, avez-vous
        
        
          une proposition pour favoriser la création
        
        
          d’entreprises françaises que vous souhaiteriez
        
        
          trouver dans un des programmes des candidat·e·s?
        
        
          La stabilité de l’environnement politique est nécessaire
        
        
          aux entrepreneurs. En effet, la bonne compréhension
        
        
          des règles juridiques et fiscales, puis leurs mises en
        
        
          place, prennent du temps. Si le cadre d’exploitation
        
        
          d’une start-up change trop souvent, cela devient compli-
        
        
          qué à gérer. Mais il faut aussi préserver le rôle essentiel
        
        
          de la Banque publique d’investissement (BPI) : elle est
        
        
          constituée de personnes compétentes et réactives qui
        
        
          sont dans la temporalité de l’entrepreneur, bien plus que
        
        
          les banques classiques et qui viennent en contre-garan-
        
        
          tie de nombreux prêts bancaires ou prêtent en direct.
        
        
          L’avis des entrepreneurs est unanime, nous n’en serions
        
        
          pas là sans la BPI.
        
        
          Alors que nous parlons beaucoup de robotisation et
        
        
          d’intelligence artificielle, de transformation du
        
        
          travail, quel est selon vous l’avenir du travail en
        
        
          France?
        
        
          L’avenir c’est l’innovation, forcément. Aujourd’hui le
        
        
          savoir-faire français dans la fabrication textile, que je
        
        
          commence à bien connaître, est vieillissant. L’immense
        
        
          majorité des quelques centaines d’employeurs textile
        
        
          français dispose de structures très fragiles dans les-
        
        
          quelles l’innovation et l’investissement sont réduits, voire
        
        
          inexistants. 99 % des employés dans les usines en
        
        
          France sont des femmes qui ont 40 ans de maison. Leur
        
        
          savoir-faire extraordinaire risque d’être perdu, puisque
        
        
          les écoles de formation aux métiers
        
        
          textiles ont disparu. En effet, depuis
        
        
          trente ans, les délocalisations se
        
        
          sont multipliées en Europe de l’Est,
        
        
          puis en Afrique du Nord, en Chine et
        
        
          maintenant au Bangladesh et en
        
        
          Birmanie. 95 % des produits textiles consommés en
        
        
          France sont conçus au-delà de nos frontières. Or fabri-
        
        
          quer un produit à l’autre bout du monde est une aberra-
        
        
          tion économique et écologique.
        
        
          Aujourd’hui en innovant et en investissant en R&D sur
        
        
          des technologies d’impression 3D et de robotisation,
        
        
          nous avons la possibilité de rapatrier beaucoup de pro-
        
        
          duction textile fabriquée à l’étranger. Par la même occa-
        
        
          sion, nous transformerons les fonctions des ouvrières
        
        
          du textile en emplois de niveau bac+3 ou 4 en capacité de
        
        
          piloter la digitalisation et la numérisation de ces impres-
        
        
          sions 3D. Ces innovations permettraient donc de dyna-
        
        
          miser et de transformer les emplois pour qu’ils soient
        
        
          plus qualifiés et plus agréables.
        
        
          Certains produits à la fabrication facile comme les
        
        
          chaussettes se prêtent tout particulièrement à cette
        
        
          transformation. Il ne semble pas impossible de faire de
        
        
          même pour le sous-vêtement. Afin de développer cette
        
        
          technologie dédiée à l’impression 3D ou à la robotisation
        
        
          pour produire en grande série localement et à la
        
        
          demande, nous avons choisi de lancer un programme
        
        
          avec le Réseau innovation immatérielle pour l’industrie
        
        
          (R3ilab). C’est une entité dépendante du ministère de la
        
        
          Recherche s’appuyant sur un réseau de partenaires
        
        
          industriels français qui cherche à soutenir et accompa-
        
        
          gner des projets R&D dans le textile.
        
        
          
        
        
          Propos recueillis par Sophie Grallet
        
        
          et Aurélie Verneau
        
        
          Actualités
        
        
          
            Plutôt que d’être
          
        
        
          
            moralisatrice,
          
        
        
          
            une marque
          
        
        
          
            doit générer l’envie
          
        
        
          Le Slip français
        
        
          en chiffres
        
        
          Création en
        
        
          septembre 2011
        
        
          3 boutiques
        
        
          à Paris
        
        
          40 salarié·e·s
        
        
          dont 25 au siège de
        
        
          l’entreprise
        
        
          250000 produits
        
        
          vendus en 2016
        
        
          Près de
        
        
          8 millions
        
        
          d’euros
        
        
          de chiffres
        
        
          d’affaires
        
        
          9 ateliers
        
        
          partenaires
        
        
          français
        
        
          où sont
        
        
          confectionnés slips,
        
        
          boxers, maillots
        
        
          de bain, pyjamas,
        
        
          espadrilles, sacs...