 
          
            mag'
          
        
        
          
            11
          
        
        
          L
        
        
          e 20 janvier, dans une vidéo «
        
        
          
            What’s Next
          
        
        
          » postée
        
        
          sur Youtube, Barack et Michelle Obama annon-
        
        
          çaient la création de leur fondation ainsi qu’un
        
        
          retrait temporaire de leur vie en ligne, détail passé ina-
        
        
          perçu. Alors que Barack Obama prenait congé de la pré-
        
        
          sidence, le couple prenait-il congé des réseaux sociaux?
        
        
          Avec un score
        
        
          
            Klout
          
        
        
          de 99
        
        
          1
        
        
          (et une équipe qui compterait
        
        
          100
        
        
          
            community managers
          
        
        
          ), Barack Obama a toujours
        
        
          fait figure de pionnier dans l’utilisation des technologies
        
        
          numériques à des fins politiques ou personnelles. Sa
        
        
          réélection de 2012 fut pilotée par le
        
        
          
            Big Data
          
        
        
          et ses
        
        
          «
        
        
          
            Data crunchers
          
        
        
          », afin de géolocaliser les indécis, opti-
        
        
          miser les messages, micro-cibler les campagnes. Ainsi
        
        
          son équipe s’aperçut rapidement que les courriels signés
        
        
          Michelle obtenaient un meilleur
        
        
          
            ROI
          
        
        
          2
        
        
          que ceux attribués
        
        
          à Barack...
        
        
          Mais qu’en est-il de nos figures politiques hexagonales ?
        
        
          Emmanuel Macron, le plus jeune d’entre eux, se
        
        
          démarque. Son mouvement “En marche” est en accord
        
        
          parfait avec les codes 3.0 : participatif, collaboratif, sans
        
        
          hashtag officiel. Ce sont les internautes qui se réappro-
        
        
          prient son discours pour le restituer librement sur les
        
        
          réseaux. Jean-Luc Mélenchon, lui, a choisi une nouvelle
        
        
          extension du domaine de la lutte sur Youtube, où près de
        
        
          190 000 abonnés le suivent régulièrement. Florian
        
        
          Philippot, qui a lancé sa chaîne Youtube depuis la
        
        
          «cafet’ » du QG de campagne de Marine Le Pen, essaye-
        
        
          t-il de le doubler? Malgré son pseudo “Al1jup” sur la toile,
        
        
          Alain Juppé, de son côté, préfère les mots et une forme
        
        
          de classicisme numérique, avec son blog-notes démarré
        
        
          en 2004. Que dire enfin de François Fillon, dont le hash-
        
        
          tag PenelopeGate a envahi tout l’espace de communica-
        
        
          tion ? Son équipe a tenté sans succès d’organiser la
        
        
          riposte : hashtag maladroit, tweet officiel copié-collé par
        
        
          de faux ambassadeurs spontanés… Il a vite été
        
        
          démasqué.
        
        
          Pourquoi un tel fossé entre Barack Obama et nos poli-
        
        
          tiques français ? L’écart générationnel ? La moyenne
        
        
          d’âge de leur entourage ? L’ouverture d’esprit de leurs
        
        
          électeurs?
        
        
          Nos figures politiques françaises ne maîtrisent encore ni
        
        
          l’art du
        
        
          
            storytelling
          
        
        
          à la Obama, ni la maestria d’un
        
        
          Cyprien.
        
        
          La règle sur les réseaux sociaux est qu’il vaut parfois
        
        
          mieux (les) écouter avant de (leur) parler. Messieurs et
        
        
          Mesdames les politiques, si vous vous mettiez à
        
        
          l’
        
        
          
            e-listening
          
        
        
          ?
        
        
          
        
        
          Anne-Catherine Ouvrard
        
        
          
            Vaccinations :
          
        
        
          
            convaincre ou
          
        
        
          
            contraindre?
          
        
        
          
            Les médias sociaux,
          
        
        
          
            cinquième pouvoir?
          
        
        
          A
        
        
          u XX
        
        
          e
        
        
          siècle dans les pays du Nord, le péril infec-
        
        
          tieux a reculé grâce à l’hygiène, aux vaccins et
        
        
          aux médicaments anti-infectieux. Ainsi, dans les
        
        
          pays à faible revenu, parmi les cinq premières causes de
        
        
          mortalité, trois sont infectieuses ; dans les pays à revenu
        
        
          élevé, il n’y en a plus aucune.
        
        
          Une double crise se profile. L’efficacité des antibiotiques
        
        
          diminue avec la montée des résistances bactériennes.
        
        
          Pour les vaccins, plus que l’efficacité, c’est la méfiance
        
        
          dont ils font l’objet qui est problématique.
        
        
          En France, l’obligation vaccinale a d’abord relevé d’un
        
        
          principe patriotique avant de devenir un principe d’éga-
        
        
          lité. La question est de savoir si une stratégie fondée sur
        
        
          l’obligation est performante. Hormis en France, Belgique
        
        
          et Italie, l’obligation quand elle existe est ciblée sur cer-
        
        
          tains groupes : collectivités d’enfants, professions expo-
        
        
          sées, etc.
        
        
          Cependant, la couverture vaccinale n’est pas meilleure
        
        
          dans les pays qui ont recours à l’obligation. Au contraire,
        
        
          celle-ci donne prise à l’argument selon lequel il s’agirait
        
        
          d’une question de profit pour les firmes pharmaceu-
        
        
          tiques. Une suspicion amplifiée par l’affaire du vaccin
        
        
          contre l’hépatite B et les controverses sur la vaccination
        
        
          contre la grippe A H1N1 en 2009.
        
        
          Une concertation citoyenne a récemment recommandé
        
        
          d’élargir l’obligation vaccinale de trois maladies (polio-
        
        
          myélite, diphtérie, tétanos) à huit autres. Le rapport
        
        
          estime qu’il s’agit d’une étape nécessaire.
        
        
          3
        
        
          Or cette opi-
        
        
          nion ne repose sur aucune étude scientifique. Il est para-
        
        
          doxal de vouloir restaurer la confiance vis-à-vis des
        
        
          vaccins en étendant leur obligation alors que celle-ci est
        
        
          à la source de la méfiance. Une autre stratégie consiste-
        
        
          rait à s’appuyer sur les médecins qui jouissent d’une
        
        
          grande confiance dans la population, sur les parents,
        
        
          sur la prévention des ruptures de stocks et sur des cam-
        
        
          pagnes d’information honnêtes. La conduite d’études de
        
        
          grande ampleur pour évaluer les bénéfices et risques
        
        
          des vaccins, en garantissant leur indépendance vis-à-vis
        
        
          des intérêts industriels serait également nécessaire,
        
        
          tout comme la tenue de débats publics réguliers permet-
        
        
          tant aux acteurs de confronter leur point de vue en pre-
        
        
          nant en compte les données épidémiologiques. Un pas
        
        
          essentiel pour développer une pédagogie du risque fon-
        
        
          dée sur des preuves.
        
        
          
        
        
          William Dab, Judith Mueller, Laura Temime,
        
        
          Mounia Hocine et Kévin Jean
        
        
          3
        
        
          4
        
        
          Actualités
        
        
          1:
        
        
          Le score
        
        
          
            Klout
          
        
        
          mesure l’influence
        
        
          cumulée d’un
        
        
          utilisateur sur les
        
        
          réseaux sociaux,
        
        
          notée de 1 à 100.
        
        
          2:
        
        
          
            Return on
          
        
        
          
            Investment
          
        
        
          , c’est-
        
        
          à-dire «retour sur
        
        
          investissement».
        
        
          3:
        
        
          http://
        
        
          concertation-
        
        
          vaccination.fr/
        
        
          wp-content/
        
        
          uploads/2016/11/
        
        
          Rapport-de-la-
        
        
          concertation-
        
        
          citoyenne-sur-la-
        
        
          vaccination.pdf