 
          
            mag'
          
        
        
          
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          Grand angle
        
        
          universitaire, l’idée que l’on puisse valider un doctorat en
        
        
          VAE, et donc que ce dispositif puisse toucher les plus
        
        
          hauts niveaux de formation fait débat. Or peut être qu’un
        
        
          jour on considérera cette voie comme normale.
        
        
          La VAE a-t-elle tenu ses promesses en permettant
        
        
          des évolutions professionnelles ?
        
        
          Si Vincent Merle, parmi ses instigateurs, voulait en faire
        
        
          un instrument dans la gestion des transitions profes-
        
        
          sionnelles, la VAE a de fait été princi-
        
        
          palement utilisée comme l’outil de
        
        
          reconnaissance d’un travail accom-
        
        
          pli. En France, on pense souvent qu’il
        
        
          suffit d’instaurer des droits indivi-
        
        
          duels pour susciter l’adhésion. Or
        
        
          ceux-ci concernent en premier lieu
        
        
          ceux qui ont les moyens de s’en emparer, donc les CSP+,
        
        
          des gens déjà diplômés, disposant des relais et réseaux
        
        
          nécessaires. Il est important de mettre en place des
        
        
          garanties collectives pour concrétiser ce droit et des
        
        
          intermédiaires pour aider les actifs à l’enclencher.
        
        
          L’accompagnement paraît primordial. En l’aidant à
        
        
          mettre en mots son expérience, l’accompagnateur ouvre
        
        
          un monde au candidat. C’est un travail essentiel qui
        
        
          contribue à mettre en marche salariés et demandeurs
        
        
          d’emploi vers la mobilité professionnelle.
        
        
          La VAE collective est-elle plus efficace?
        
        
          Dans les parcours collectifs, la démarche est plus
        
        
          rapide, les risques d’abandon amoindris. L’entreprise ini-
        
        
          tiatrice de la démarche propose en effet au salarié un
        
        
          parcours clé en main : elle sélectionne le titre RNCP visé,
        
        
          s’occupe du dossier de recevabilité, choisit un accompa-
        
        
          gnement et constitue le jury. Mais souvent les candidats
        
        
          ne s’approprient pas leur démarche et ne perçoivent pas
        
        
          la manière dont elle pourra changer leur parcours
        
        
          professionnel. Je pense que les acteurs syndicaux ont un
        
        
          rôle à jouer pour établir un équilibre entre les aspira-
        
        
          tions individuelles des personnes engagées dans ces
        
        
          processus collectifs et la nécessaire prise en compte des
        
        
          impératifs des entreprises.
        
        
          L’action de VAE collective menée en ce moment par Pôle
        
        
          emploi représente un exemple intéressant. Dans le cadre
        
        
          du plan gouvernemental « 500 000 formations supplé-
        
        
          mentaires» initié en janvier 2016
        
        
          3
        
        
          , l’organisme propose
        
        
          10 000 places d’accompagnement à
        
        
          la VAE pour les demandeurs d’em-
        
        
          ploi. Un référent épaule ainsi les
        
        
          candidats tout au long de leur par-
        
        
          cours. Le dispositif se double d’une
        
        
          étude des besoins du marché de
        
        
          l’emploi sur chaque territoire. Ainsi,
        
        
          il vise à délivrer un titre ou une certification dans des
        
        
          secteurs d’activités où il y a pénurie de recrutement et
        
        
          besoin de compétences. Les premiers visés par cette
        
        
          opération sont les personnes faiblement qualifiées, l’ob-
        
        
          jectif étant de favoriser leur retour à un emploi durable.
        
        
          De telles opérations inscrivent les candidats dans une
        
        
          dynamique de changement. À travers elles, ils prennent
        
        
          conscience des connaissances et compétences dont ils
        
        
          disposent. Et cette expérience peut ensuite déboucher
        
        
          sur une demande de formation tout au long de la vie. Tel
        
        
          est bien l’enjeu, celui d’une mise en mouvement
        
        
          professionnel.
        
        
          
        
        
          Propos recueillis par Aurélie Verneau
        
        
          3:
        
        
          L’objectif du plan
        
        
          est de porter à un
        
        
          million le nombre
        
        
          de formations
        
        
          à destination
        
        
          des personnes
        
        
          en recherche
        
        
          d’emploi. Il doit
        
        
          aussi répondre
        
        
          aux besoins de
        
        
          compétences
        
        
          des entreprises
        
        
          et des branches
        
        
          professionnelles,
        
        
          en fonction des
        
        
          territoires.
        
        
          
            L’accompagnement
          
        
        
          
            contribue à mettre en
          
        
        
          
            marche salariés et
          
        
        
          
            demandeurs d’emploi vers la
          
        
        
          
            mobilité professionnelle