Le Cnam mag' #7 - page 35

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Grand angle
Diplômé·e·s de l’expérience
De bachelière, la voici devenue titulaire d’une licence professionnelle, tandis que lui vient de conqué-
rir un titre d’ingénieur succédant au Diplôme universitaire technologique (DUT) dont il disposait
jusqu’à présent. Leur point commun? Pour faire reconnaître leurs compétences développées dans
le milieu professionnel, tout deux ont réalisé au Cnam une démarche de validation des acquis de l’ex-
périence (VAE), individuelle pour l’une ou par le biais de l’entreprise pour l’autre. Portraits croisés.
L
orsque l’on demande à Marlène ce que lui a
apporté la VAE, la réponse fuse : «
C’est une véri-
table satisfaction personnelle, et l’accomplisse-
ment de 13 ans d’investissement professionnel !
» À
35 ans, Marlène a déjà une longue expérience profes-
sionnelle dans le domaine peu courant du déménage-
ment international. Détentrice d’un baccalauréat
Sciences et technologies tertiaires (STT), elle s’est for-
mée sur le terrain. Chargée de clientèle, elle coordonne
les déménagements aux quatre coins de la planète.
Jusqu’au jour où, désireuse d’effectuer un virage vers le
transport d’œuvres d’art, le
fine art
, elle peine à décro-
cher un nouvel emploi. «
J’ai alors pensé qu’avec un
diplôme par la VAE, je pourrais justifier plus facilement
mes compétences et convaincre plus aisément mes
futurs employeurs.
» À la recherche d’un organisme cer-
tificateur, c’est finalement sur le Cnam qu’elle jette son
dévolu, pour passer une licence professionnelle
d’Organisateur·rice de transports multimodaux et inter-
nationaux de marchandises, en adéquation parfaite avec
son nouveau poste.
Un accompagnement perfectionné
Et en juin 2014, elle entame le processus de façon indivi-
duelle, financée par le Fongecif
1
. Elle mettra un peu plus
d’un an à franchir toutes les étapes. «
J’ai choisi de
prendre mon temps : il faut dire que je travaillais en
parallèle
», explique-t-elle
.
«
J’ai consacré de nombreux
week-ends et même des vacances, à préparer le dossier
que je devais présenter au jury. Heureusement j’étais
encouragée par mes proches.
» Pour l’épauler dans sa
démarche, la jeune femme est aussi accompagnée par
une conseillère VAE du Conservatoire : «
C’était une pré-
sence indispensable. Elle m’a proposé un planning, m’a
rassurée. Son suivi était régulier. J’ai également parti-
cipé à trois ateliers pour m’aider à la rédaction du dos-
sier, à faire le lien entre l’expérience et les unités
d’enseignement qui composaient mon diplôme. C’était
un moment de rencontre avec d’autres candidats impor-
tant pour faire le point.
»
Une démarche exigeante mais valorisante
La fierté d’avoir entrepris une telle démarche se lit aussi
dans le discours de Bertrand. À 49 ans, ce responsable
d’une unité opérationnelle de conducteurs de train chez
SNCF s’est laissé séduire par la proposition que lui sou-
met son entreprise. «
Je ne pensais pas du tout à passer
une VAE. Pourtant, je savais de quoi il s’agissait puisque
je l’avais conseillée à un collaborateur. Je songeais plus
au développement des compétences de mes équipes
qu’aux miennes. Or, il se trouve que j’étais inscrit de
longue date dans le vivier pour partir à l’international, ce
qui nécessitait un diplôme d’ingénieur…
» Titulaire
jusque-là d’un DUT, il hésite à peine avant de se lancer
dans la démarche sous la houlette du Cnam, en partena-
riat avec son entreprise. Cette VAE collective suit une
procédure accélérée : en six mois, il décroche son
diplôme. «
Mais je ne mesurais pas combien c’était diffi-
cile et la somme de travail que cela représentait, notam-
ment pour la rédaction.
» Et pourtant, guidé par Gilles
Maléfan, son accompagnateur au sein du Conservatoire,
il se prend au jeu. Le travail introspectif sur ses compé-
tences acquises le plonge dans ses souvenirs. «
C’est
très valorisant. Peu à peu, on se souvient de ses belles
réalisations
», note-t-il.
En décembre 2015, il soutient son dossier pendant
une heure devant un jury composé de professionnels et
d’enseignant·e·s. «
La soutenance s’est bien passée. J’ai
validé la totalité de mon diplôme d’ingénieur en exploita-
tion ferroviaire. Mais après ça, j’étais tellement vidé phy-
siquement que je ne retrouvais plus le métro !
». Cerise
sur le gâteau, il reçoit les félicitations non seulement de
la direction internationale de SNCF mais aussi de la
directrice régionale : «
J’ai été très touché par la recon-
naissance de cadres supérieurs et dirigeants !
». Aussi,
quand son accompagnateur académique lui propose de
participer à de futurs jurys, il accepte, et avec plaisir !
Aurélie Verneau
1:
Fonds de gestion
du congé individuel
de formation.
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